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Des cyanobactéries dans la Moine

L’été nos rivières peuvent changer de couleur ! En cause, des algues bleues appelées cyanobactéries qui peuvent se développer en particulier sur la Moine et la Sèvre Nantaise. Pour surveiller le bon état des rivières, Mauges Communauté établit un suivi opérationnel concernant les cyanobactéries en collaboration avec le syndicat EPTB Sèvre Nantaise. Des mesures sont réalisées hebdomadairement durant la période estivale sur la Moine.

Actualisation le 08/08/2024

Des cyanobactéries planctoniques sont présentes dans la Moine.

⚠️ Niveau 2 – Alerte 1

Restriction des activités :

Autorisé : embarcation stable / kayak, canoë ou aviron encadré / pêche en barque / pédalo
Interdit : paddle / kayak, canoë individuel / pêche en float-tube / baignade / toute activité dans une zone d’accumulation

 

Précautions à prendre :

💧 Ne pas ingérer d’eau
🚿 Prendre une douche après une activité canoé-kayak, pêche en barque …
🛶 Nettoyer le matériel et les équipements après utilisation
🐟 Éviter la consommation de poisson
❌ Rappel : la baignade n’est pas autorisée dans la Moine
 

Les cyanobactéries, qu’est-ce que c’est ?

Les cyanobactéries sont des micro-organismes microscopiques présents sur Terre depuis deux à trois milliards d’années, on les retrouve dans l’eau, dans les plantes, mais aussi dans le sable.

Elles se développent dans les milieux terrestres et aquatiques, dans les eaux douces comme dans les eaux salées, lorsque les conditions environnementales leur sont favorables :

  • Luminosité et température élevée
  • Nutriments nécessaires
  • Faible courant, eau stagnantes et peu profonde

Elles peuvent proliférer de manière massive et rapide, parfois en quelques jours seulement, on parle alors « d’efflorescence algale ». À ce niveau de développement, elles peuvent former des dépôts abondants de couleur généralement bleue/verte, des mousses, ainsi qu’un dégagement d’odeur nauséabonde.

En France, les cyanobactéries prolifèrent principalement entre le mois de mai et le mois d’octobre, dans des eaux calmes et riches en nutriments tels que certains cours d’eau, lacs, ou encore étangs.

Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines appelées « cyanotoxines ».

En milieu aquatique, les cyanobactéries, se divisent en deux groupes selon leur mode de vie

Les cyanobactéries planctoniques

Elles se maintiennent en suspension dans la colonne d’eau grâce à l’existence de vésicules gazeuses intracellulaires qui leur confèrent des propriétés de flottabilité

Cyanobactéries planctoniques ©EPTB Sèvre Nantaise

Les cyanobactéries benthiques

Elles se développent préférentiellement à la surface des galets, au sein de «biofilms» qui contiennent de nombreux microorganismes. Sous l’effet des courants, des activités nautiques ou tout simplement de leur vieillissement, ces biofilms se détachent et sont emportés par la rivière pour s’accumuler sous forme de «flocs» dans des zones d’eau calme.

Cyanobactéries benthiques ©EPTB Sèvre Nantaise

Quelles sont les conséquences de la prolifération des cyanobactéries ?

Les proliférations de cyanobactéries mettent en danger la santé des écosystèmes et menacent la biodiversité. En se développant en masse, les cyanobactéries captent toute la lumière et ne permettent plus aux autres espèces de se développer correctement.

La situation s’aggrave lorsqu’elles ces cyanobactéries meurent : les autres bactéries qui se développent en nombre pour les décomposer, consomment tout l’oxygène de la masse d’eau. Cette désoxygénation du milieu (anoxie) peut provoquer une mort brutale d’autres organismes aquatiques.

Un exemple connu est celui des morts soudaines de poissons, dans des milieux fermés comme les étangs ou plans d’eau.

Comment éviter la prolifération ?

Puisque les cyanobactéries ont besoin du phosphore et de l’azote pour croître, l’apport de ces nutriments se doit d’être restreint. Ces nutriments proviennent principalement de l’utilisation d’engrais ou de compost, du transport de sédiments dans l’eau de ruissellement, d’activités forestières ou piscicoles et/ou de rejets d’eaux usées.

Pour cela, plusieurs types d’actions qui visent la restauration du bon état des eaux, peuvent ainsi contribuer à éviter la prolifération :

  • Réduire les intrants favorisant ces phénomènes (phosphore, azote)
  • Limiter les conditions de réchauffement de l’eau
  • Favoriser la circulation de l’eau

Les proliférations de cyanobactéries benthiques sont quant à elles rencontrées le plus souvent dans des eaux courantes peu profondes (rivières et certains grands fleuves). Les connaissances actuelles sur ces proliférations sont beaucoup plus restreintes que pour les cyanobactéries planctoniques.

Les facteurs et processus régulant les proliférations de cyanobactéries étant particulièrement complexes, ces phénomènes sont souvent difficilement prévisibles.

©EPTB Sèvre Nantaise

Quels sont les risques ?

Les voies d’exposition aux cyanotoxines sont principalement :

  • L’ingestion ou encore le contact cutané tout particulièrement pour l’Homme dans le cas d’activités nautiques, de baignade
  • La consommation de poissons provenant d’eaux contaminées
  • L’inhalation est une autre voie possible d’exposition via les embruns ou l’écume pour les personnes se trouvant à proximité des efflorescences
  • L’ingestion également pour les animaux via l’abreuvement direct à la rivière en été ou au travers des galets/pierres ou plantes contaminées par des flocs de cyanobactéries benthiques

Il est pratiquement impossible de prévoir quelles toxines seront synthétisées ni même quelle quantité seront susceptibles d’être libérées dans l’eau et l’air. D’où l’importance des mesures de précautions en période estivale lors d’activités à proximité de l’eau.

©Freepik

Quelles sont les précautions à prendre afin d’éviter les intoxications ?

Dans les zones de développement et d’accumulation de cyanobactéries, il est recommandé de :

  • Éviter les activités nautiques (baignade, ski nautique, aviron, canoë, paddle…).
  • Surveiller les jeunes enfants pour éviter que ceux-ci jouent avec les amas de cyanobactéries accumulées en surface, sur les rives, les pierres et les cailloux en bordure de plans d’eau et de cours d’eau.
  • Tenir les chiens en laisse pour ne pas les laisser accéder aux plans et cours d’eau.
  • Étêter et éviscérer les poissons avant de les consommer (ou avant de les congeler)
  • Limiter au maximum la consommation de poissons en provenance de milieux régulièrement concernés par des proliférations de cyanobactéries.

En cas d’apparition de signes cliniques suspects (tels que gastro-entérite, démangeaisons, rougeurs, conjonctivite, vertiges, altérations des sensations) consécutifs à une exposition avec de l’eau contaminée lors d’une baignade ou d’une activité nautique, prendre une douche et consulter son médecin.
Les délais d’apparition des symptômes varient de quelques minutes voire quelques heures pour les symptômes cutanés et les troubles neurologiques, à plusieurs heures pour les toxines hépatiques.

©EPTB Sèvre Nantaise

Un suivi de Mauges Communauté en collaboration avec l’EPTB Sèvre Nantaise

Mauges Communauté établit un suivi sanitaire sur les cyanobactéries en collaboration avec l’EPTB Sèvre Nantaise qui réalise le suivi environnemental.

Les mesures de concentration en « phycocyanine », et de toxines (si nécessaires), sont réalisées toutes les semaines durant la période estivale, au niveau du point de mesure et de suivi environnemental de la Moine « Beau Rivage » (Saint-André-de-la-Marche).

Pour accéder au suivi visuel et au suivi de la qualité de la Moine et de la Sèvre Nantaise, rendez-vous sur le site de la Sèvre Nantaise :

Plus d’infos et sources :

>> En téléchargeant les questions-réponses de l’EPTB de la Sèvre Nantaise

>> En téléchargeant le flyer sur les cyanobactéries de l’EPTB de la Sèvre Nantaise

 

>> Sur le site EPTB Sèvre Nantaise

>> Sur le site de l’ANSES

>> Sur le site Museum d’histoire naturelle

>> Sur le site du Conseil régional de l’environnement des Laurentides